Oxana ∇ tough as cotton balls

« Peut-on savoir où s'arrête le normal, où commence l'anormal ? Vous pouvez définir ces notions, vous, normalité, anormalité ? Philosophiquement et médicalement, personne n'a pu résoudre le problème. »
C'est ce qu'affirme Ionesco dans son Rhinocéros. Pour autant, tout le monde juge tout le monde : l'anormalité, c'est les gens différents de soi. Mais que faire, alors, quand tous les êtres humains auxquels vous avez jamais été confrontés sont différents de vous ? Êtes vous anormal, ou simplement humain ? Un humain dans son unicité, dans son originalité : c'est ce qui fait de lui un sujet intéressant, un être capable de penser par soi-même, au lieu de suivre le mouvement. Pourtant, ces humains plus humains que les autres sont persuadés que ce sont eux, l'anormalité. Et c'est le cas d'Oxana.

Née dans un quartier de Londres de parents moldus, Oxana a eu une enfance tout à fait normale et dont elle garde de bons souvenirs. Son père, ingénieur en aéronautique, et sa mère, professeur de biologie, s’étaient rencontrés à la faculté de sciences et ne s’étaient plus quittés. Oxana n’a pas de frère ou de sœur ; ses parents aiment se justifier en racontant à quel point elle était un bébé horrible, qui leur a retiré toute envie d’en avoir un suivant.

A l’école primaire, on remarqua bien vite qu’Oxana était une élève plutôt douée dans toutes les matières, mais sa force venait de ses parents, qui lui apprenaient comment travailler lorsqu’elle était à la maison : ils disaient que c’était une qualité qui lui serait utile toute sa vie, bien plus qu’avoir l’esprit d’un génie, qui sont souvent fainéants. A mesure qu’elle avançait dans sa scolarité, Oxana montrait un esprit curieux qui semblait fait pour les sciences, mais il lui manquait cette petite touche de fantaisie qu’elle ne trouva que quelques années plus tard, lorsqu’elle reçut sa lettre pour Poudlard.

Déjà très réservée et timide, elle parlait peu, et encore moins d’elle-même, pas même à ses parents, qui l’étouffaient peut-être trop. Aussi, personne n’avait remarqué que la fillette avait déclaré ses pouvoirs magiques quelques années auparavant, et s’amusait souvent avec eux lorsqu’elle était seule. C’est pourquoi tout le monde crut, à l’arrivée de la lettre, à une mauvaise blague. Après l’avoir détruite, ils en reçurent plusieurs autres exemplaires, toujours adressés à Oxana selon la pièce dans laquelle elle se trouvait. Ils finirent par oublier leurs convictions scientifiques et comprirent alors qu’un autre monde s’ouvrait à leur fille, un monde avec lequel elle pourrait se sentir en phase et où elle réaliserait ses rêves.

Ainsi, Oxana partit pour Poudlard. Sa scolarité se passe très bien, fidèle à elle-même, excepté un incident qui la traumatisa : alors qu’elle lisait sous un arbre du parc, entourée de ses amis, elle sentit quelque chose de léger mais dur lui atterrir sur la tête. Etonnée, elle passa sa main dans ses cheveux, mais ne trouva rien qui aurait pu être l’auteur de l’attentat, et reprit donc sa lecture, accusant un fruit qui a roulé au loin. Et puis, sur son front, elle vit une énorme araignée, rouge et menaçante, lui descendre petit à petit jusque devant les yeux. Oxana bondit sur ses pieds, se secouant dans tous les sens en hurlant à la mort jusqu’à ce que l’araignée soit propulsée au loin.
Depuis ce jour, les araignées sont la plus grande peur de la jeune femme, qui redoute qu’un événement du genre ne se reproduise.