Reborn Monster || UC

On pourrait dire que le gamin a eu une vie normale couverte de divergences étranges. La première? Comparé à la plupart de ses pairs, il n’a pas eu de père.  Mais bon, deux femmes auront très bien fait le travail en fin de compte. Sa mère,  une sorcière ayant eu un fils d’une relation sans lendemain, s’est éprise d’une jeune médecin moldue. Allez savoir comment la stagiaire en potion française avait réussi à rencontrer la chirurgienne, mais bon, ça semble avoir collé puisqu'elles sont ensemble depuis à présent 16 ans. Bon, la demoiselle a peut-être  légèrement tiqué quand sa chère et tendre lui a annoncé être autre chose qu’une simple chercheuse en biochimie. Bon, d’accord, il est possible que l’anglaise se soit enfermée dans la salle de bain pendant 3h pour se balancer d’avant en arrière. Pas très prometteur comme début de relation, et pourtant. La jeune française fit découvrir son monde ainsi que son fils à sa compagne. Cette dernière s’occupa de Matt comme si il était sien. Les trois formèrent une famille équilibrée et le jeune eu en réalité une enfance tout à fait normale - pour un sorcier en tout cas. Des virées à la plage, des virées sur un mini-balais volants - qui a faillit causer une crise cardiaque à leur pauvre vieille voisine. L’arrivée à la gare de King’s Cross fut ponctué par les nombreux “Merde!” de la française qui observait les minutes défiler. Ils sont passés de “En avance” à “Mon Dieu, j’vais avoir besoin d’un miracle pour foutre ce gosse dans le train”... Eh bien, Dieu, Bouddha ou Mickey semblait être avec eux puisque Matt réussit à se hisser à la dernière seconde à bord de la locomotive. C’est à l’intérieur de celle-ci que le jeune garçon rencontra Alice, une gamine de son âge, qui se retrouva dans la même maison que le garçon - et par la même occasion, dans sa vie. Vie qui se trouva d’ailleurs fort remplie, entre les cours - surtout ceux de métamorphoses, qui le passionnaient - et les entraînements de Quidditch, et la vie sociale - et même le club de musique, que Matt a misérablement tenté de faire vivre. Une vie en réalité très simple et épurée, sans anicroches. Il avait même réussit à dégoter un stage avec un reporter de terrain connu.
Et puis le monde s'est écroulé autour de lui.




Les vacances de Pâques, sauf que ce n’était pas Matt qui chassait les oeufs cette année. Il était partit rejoindre un groupe d’amis dans la banlieue londonienne, quand l’attaque c’est produite sur le chemin. Oh, il a couru, plus que dans l'entièreté de sa vie : plus vite, plus loin, plus longtemps. Des fois, des bribes de cette soirée oubliée lui reviennent : la peur, le coeur qui bat la chamade, son souffle coupé, les fois innombrables ou la chose avait faillit l’avoir. Puis il y a la fois de trop. Matthew n’a absolument aucun souvenir de la morsure, des coups de griffes, de l’auror qui est arrivée - un gars qui lance sorts sur sorts comme un forcené alors qu’il a encore la trace sur lui, les gens ont tendance à le remarquer. C’est cette dernière qui l’a empêché de finir en pâté pour chien, avant de le choper tandis qu’il rampait pour transplaner avec lui, aussi prés que possible de Ste. Mangouste. Il a passé un trois semaines là-bas, dont une entièrement inconscient. Il aurait probablement pu sortir au bout de la troisième, d’un point de vue physique… Mais il y avait un certain nombre de choses à expliquer. Hey bitch, you a werewolf now. L’annonce ne passa pas, tout comme le visage grave de sa mère et les larmes de belle-maman, qui ne pouvait pas comprendre. Le garçon a d’abord tout bonnement refusé d’y croire. Non, les traces de morsures et de griffes couvrant son dos et ses côtes n’étaient pas preuve suffisante mes bonnes gens. Un loup-garou, et puis quoi encore? Cela voudrait dire que sa vie serait finie avant d’avoir commencée : qui accepterait d’engager un lycan? Qui voudrait s’approcher de lui? Plus de vie professionnelle,  sociale ou autre. Impensable. Et pourtant, après la première transformation - véritable torture qui l’a mit ko une nouvelle semaine -  il a fallut se rendre à l'évidence.
Oui, Matt le vit très mal. Il a tendance à se lamenter sur son sort et à faire passer cette haine intérieure sur le monde, ce qui n’aide pas son cas. Une réaction violente, mais tellement compréhensible : il n’est qu’un adolescent qui avait vécu jusque là protéger de toutes souffrances. Il ne comprend pas vraiment son état et ne sait pas comment gérer ce poids en plus, qui l’accompagnera jusqu’à sa mort. Des discussions avec la directrice, il en a eu. Celle-ci est toujours particulièrement douce et compréhensive avec lui, surtout quand on sait qu’il a déjà détruit la moitié de son bureau, qu’il lui a hurlé à la gueule et qu’il s’est barré en claquant la porte de nombreuses fois. Elle lui a toutefois fait part de son inquiétude quand à son apparente apathie et à ses résultats scolaires qui ont fait le grand huit. Et que dirait-elle si elle savait l’amour que Matt porte à présent à la bouteille...