Elinor ~ Cada noche desperté pensando en ti

Tu es mon frère, le seul, l'unique. Tu es une moitié de moi. Que peut-on ajouter de plus ? Notre lien a toujours été indéfectible, notre relation fusionnelle. Sans toi, je n'existe plus qu'en partie. Mon meilleur ami, mon confident, mon alter ego, mon sauveur, tu es tout pour moi. Et depuis que tu n'es plus là j'erre désespérément dans les Ténèbres. Je ne sais pas comment je vais trouver la force d'avancer désormais.

Je me souviendrais toujours de ce moment où elle s'est approchée de mon bureau d'un air plus qu'hésitant. Quand elle s'est finalement décidée et qu'elle m'a demandé si on avait Les Secrets les plus sombres des Forces du Mal j'ai failli tomber de ma chaise. J'aurais sans doute du le faire mais je n'en ai parlé à personne, j'ai tout de suite compris que c'était trop grave pour être du ressort des professeurs. Et puis, une Weasley Mangemort, personne n'aurait avalé ça. Comme moi, elle portait le poids de sa famille sur ses épaules. C'est peut-être pour ça que par la suite j'ai essayé d'en parler avec elle, mais sans la juger et je pense que ça lui fait du bien.

Ce serait peut-être exagéré de dire que j'ai toujours eu des doutes sur lui mais pourtant, je sentais qu'il y avait quelque chose de bizarre. Je me suis mise à l'observer, et ses consultations à la bibliothèques m'ont fait comprendre. Je n'ai pas pu m'en empêcher, je lui ai posé la question, je savais qu'il ne m'en voudrait pas, il avait été mon professeur et j'avais énormément de respect pour lui. Il n'a pas essayé de me mentir, il m'a même longuement parlé de sa "cause" et de son lien avec Lucy et si je savais que je n'avais pas envie de les rejoindre, lui, j'allais l'aider.

On s'est rencontrés à la bibliothèque, il m'a demandé de l'aider à trouver je ne sais plus quel livre et je l'ai aidé. Tout en cherchant on a discuté et je l'ai tout de suite trouvé attachant. Depuis, j'essaie de le voir régulièrement, je me sens responsable de lui et je m'en occupe comme si c'était mon petit frère, surtout depuis que j'ai perdu le mien.

Depuis qu'on a déménagé en Angleterre, c'est comme si tu faisais partie de la famille. Je te voyais tout le temps chez toi, à discuter boulot avec mon père. Et tu m'as toujours attiré, d'abord comme un beau garçon attire une adolescente, et puis comme un homme attire une femme. Nous avions beau échanger des regards lourds de sens dès que mon père avait le dos tourné, ni toi ni moi n'avions le courage d'admettre quoi que ce soit. Et puis il est mort et, avec ma mère, tu étais la seule chose qui me rattachait encore à lui. Je crois que tu as eu pitié de moi, tu passais tout le temps t'assurer que j'allais bien. Et puis tu as commencé à passer me voir au boulot, à me payer des cafés, à m'inviter au resto. C'est simple, depuis quelques mois, on passe tout notre temps ensemble. Tu me plaît plus que jamais. Mais voilà, il semble que je sois née trop tard pour toi.

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